Tiercé (partie 9 -et fin)
11 mois, 3 jours et quelques heures plus tard.
J’ai laissé les autres dans la salle à côté de l’accueil.
Eddy chahutait Richard à propos de la sélection de foot anglaise. Marcelle tentait de réconforter Pierre, incapable de maîtriser son émotion. Violetta et Elisabeth -qui avaient très vite fait connaissance, se marraient en feuilletant des « Points de Vue et Images du Monde ». Carole était en retard.
Ils ont tous fait semblant de ne pas me voir partir.
Je les en remercierai plus tard.
Je me suis éclipsé vers un nouveau jour.
J’ai poussé la porte de la chambre.
Etat d’apesanteur.
Ma belle Anaïs est allongée sur le lit. Son visage est une pépite d’or.
Elle sourit.
Elle porte un ange à bout de bras. (Un vrai. Un à moi. Un qu'on a fait rien que tous les deux.)
Me le montre.
Je lève les yeux.
Et c’est comme si ma vie s’effaçait pour faire de la place.
Je suis un homme heureux. (On a le droit de dire ça ?)